Faune
Le renard animal emblématique
Animal emblématique de Moyeuvre-Petite le renard mérite la vedette de cette page consacrée à la faune.
Habitat
Il s’abrite dans un terrier qu’il creuse lui même ou qu’il emprunte aux lapins ou aux Blaireaux et qu’il modifie (cohabite parfois avec ces deux espèces). Le terrier se trouve généralement dans un talus (l’abri peut aussi se trouver dans une crevasse de rocher, sous une grosse canalisation, etc.). Le terrier a souvent plusieurs entrées (2 à 4). Il n’est occupé de façon régulière que par la femelle qui a des petits, bien qu’elle puisse les mettre au monde à l’air libre dans les broussailles. Les traces de forage (déblais) ne prouvent pas qu’un terrier soit réellement occupé. Dans la journée, le Renard s’abrite dans un éboulis, un tas de bois, sous des racines, dans un fossé où il se repose. Dans le terrier, la pièce où les jeunes naissent est tapissée de poils de la renarde.
La surface de son habitat varie entre 20 et 40 ha dans les villes et jusqu’à 4 000 ha en montagne. Le plus souvent, la zone se situe entre 200 et 600 ha dans la campagne cultivée. En Lorraine, la surface moyenne est de 300 à 400 ha. La surface parcourue dépend de l’abondance des proies, des emplacements disponibles pour le terrier et de la structure du paysage. Les jeunes âgés de 6 mois à 1 an se dispersent ente octobre et janvier inclus et peuvent aller à 250 km (plus souvent entre 5 et 10km). Les males se déplacent plus que les femelles. Le pourcentage de sujets des deux sexes qui se dispersent varie selon le milieu. Presque tous les mâles se dispersent pour les femelles. La densité des population est variable. Dans la campagne cultivée, environ une famille de Renard au kilomètre carré, mais on peut trouver cinq familles sur la même surface (peut-être 20 adultes), près des villes et une seule (peut-être deux adultes) sur 40 km2 sur des plateaux pauvres en ressources.
Régime alimentaire
Le régime alimentaire du Renard est très varié : Rongeurs, Lagomorphes, oiseaux, insectes (surtout Coléoptères), œufs, lombrics (pris à la surface du sol par les nuits chaudes et humides). Il mange peu de musaraignes et de taupes, mais tue le Hérisson. Il exploite les dépôts d’ordures, tas de compost, mangeoires pour oiseaux, etc. En été et en automne, il consomme les fruits tombés (pommes, prunes, etc.) et les baies (surtout des mûres). La ration quotidienne moyenne est environ de 500 g (120 kca). Il n’est pas rare que le Renard cache les surplus de nourriture. Il est capable de profiter d’aliments variés et nouveaux.
Reproduction
Les mâles s’accouplent de décembre à février quand leurs testicules augmentent six fois de volume (l’œstrus des femelles dure trois semaines, la vulve est alors enflée, rose, humide, la fécondation n’est possible que durant 3 jours). Le « verrouillage » qui suit la copulation dure jusqu’à 90 minutes. Les naissances ont lieu de mars à mai. La maturité sexuelle est effective à 10 mois. La durée de la gestation est de 52 à 53 jours.
Chaque portée compte 4 ou 5 petits. L’abondance de la nourriture influe sur l’importance de la portée et l’absence – ou non – de reproduction. Il n’y a qu’une portée annuelle. La femelle possède 8 tétines (parfois 7, 9 ou 10). Le sex-ratio à la naissance est de 1/1, mais il semble qu’il y ait davantage de mâles à la naissance chez les populations qui ont une forte densité.
Les jeunes pèse 100 g à la naissance. Ils possèdent une fourrure brun foncé velouté (bout de la queue blanc chez les sujets qui l’auront à l’âge adulte). La face devient rousse à 4 semaines quand le museau s’allonge, les oreilles grandissent vite (et apparaissent en premier à la sortie du terrier). La denture de lait est complète entre 7 et 8 semaines. Après 6 mois, ne peut plus guère être distingué de l’adulte. Aveugles et sourds à la naissance, les petits ont besoin de la chaleur maternelle durant les 2 ou 3 premières semaines. Les yeux s’ouvrent entre 11 et 14 jours et sont bleus jusqu’à 1 mois, puis deviennent bruns à couleur ambre et à pupille verticale. Le sevrage a lieu vers 6 semaines (à 12 semaines au maximum). Les petits mangent de la viande dès l’âge de 4 semaines environ. Les femelles qui se reproduisent ont des tétines plus grandes que les sujets stériles. Les jeunes prennent 50 g par jour entre 4 et 10 semaines. Les deux parents s’en occupent (ce n’est pas général), le mâle apportant les aliments à l’entrée du terrier où la femelle reste 2 à 5 jours après la mise-bas. Après le sevrage, les adultes apportent de la nourriture aux jeunes y compris celle qu’ils ont stockée au préalable près du terrier (rôle du mâle variable également à ce stade).
Peu à peu, la femelle reste davantage au-dehors pour échapper aux sollicitations des jeunes au terrier. Le mâle joue avec eux et les lèche. Les jeunes restent avec leur mère jusqu’à l’automne. Dans un groupe, seule une femelle (parfois 2) se reproduit même s’il y en a plusieurs (jusqu’à 5). Si 2 renardes ont des petits, elles partagent un terrier. Celles qui ne se reproduisent pas peuvent nourrir, lécher et s’occuper des jeunes et les adopter s’ils deviennent orphelins (ce sont celles qui se trouvent au bas de la hiérarchie). Il semble que dans les populations urbaines où la mortalité est importante à cause du trafic routier, cette limitation sociale de la reproduction soit moins forte.
Longévité
L’âge maximum connu en liberté est de 9 ans. La mortalité varie mais peut atteindre 80 % la 1ère année. Chez certaines populations où la mortalité est forte, près de 50 % des sujets peuvent avoir moins d’un an et peu dépassent 3 ans. Si la mortalité est faible, il y a 15 % de sujets de 1 an et 60% de 5 ans et plus. Pendant l’épidémie de rage, vers 1970 et 1980 des centaines de milliers de Renards étaient touchés par la maladie chaque année et ils représentaient probablement moins de 10 % des animaux qui en mouraient. Les sujets qui s’éloignent de leur lieu de naissance ont une espérance de vie inférieure à celle de ceux qui y restent (les petits mâles et les femelles des grosses portées sont les plus enclins à s’éloigner).
Sociabilité
Les groupements de Renard sont variables. Les couples sont provisoires. On trouve des groupes de femelles et d’un mâle : ces femelles sont probablement apparentées. Celles qui ne se reproduisent pas peuvent servir d’aides en gardant les jeunes, les nourrissant et en jouant avec eux. Entre elles s’établit une hiérarchie, les dominantes pouvant être les seules à se reproduire. Lorsque plusieurs femelles d’un groupe mettent bas simultanément, elles peuvent réunir leurs petits et les allaiter collectivement.
On a distingué au moins 28 émissions vocales, différentes glapissements typiques (plusieurs sujets peuvent donner de la voix simultanément), cris aigus, attribués aux femelles mais que les mâles lâchent aussi parfois (ces cris sont très fréquents pendant le rut, soit en janvier-février). On parvient à distinguer certains Renards à leur voix. On distingue aussi des cliquètements manifestant l’agressivité, des gémissements traduisant la soumission. Les adultes avertissent les jeunes de l’approche d’un danger en lançant un aboiement brusque et monosyllabique. La position des oreilles, de la queue, du corps et diverses expressions indiquent l’humeur de l’animal. La soumission extrême se manifeste par les oreilles rabattue, la gueule ouverte, les lèvres rétractées mais non plissées. L’agressivité est caractérisée par les oreilles abaissées latéralement, la gueule largement ouverte. Le salut d’un dominé se reconnaît à la queue agitée de gauche à droite. Les disputes se font dos voûté, arrière-train tourné vers l’agresseur qui arrive (bourrade). Si la bagarre est sérieuse, les adversaires se dressent sur leurs pattes postérieures et se poussent mutuellement aux épaules avec les pattes antérieures, la gueule ouverte.
Les marquages odorants s’effectuent avec l’urine et les crottes déposées de façon visible dans le territoire, mais surtout dans les lieux fréquentés et notamment le long des chemins. les mâles et les femelles lèvent la patte, mais le marquage avec l’urine est parfois le fait des seules femelles dominantes. Les femelles dominées et les jeunes des deux sexes s’accroupissent pour uriner. Sur la neige, les traces d’urine des mâles se trouvent en avant des empreintes postérieures, celles des femelles en arrière. Projette parfois son urine sur d’autres membres du groupe (surtout mâles sur les femelles). Sécrétion des glandes anales (orifices pairs visibles de chaque côté de l’anus) rejetée par le Renard inquiet, parfois sur les crottes. La glande supra caudale (violette) est entourée de poils foncés, disposés en ellipse (il y a des soies jaunâtres et la peau est grasse en dessous) sur la partie supérieure de la queue, à 7 ou 10 cm de sa racine. Chez les mâles, cette glande (dont la sécrétion passe, à tort, pour avoir une odeur de violette) est plus active à la saison de reproduction, l’odeur de cette sécrétion est dispersée quand le Renard agite la queue pour saluer un congénère. D’autres glandes (sur les lèvres et à l’angle de la mâchoire) sont parfois frottées — avec la salive — contre la végétation. Il y a, enfin, des glandes odoriférantes entre les coussinets des pattes.
Comportement
Le Renard est le carnivore le plus abondant et le plus largement répandu dans le monde (hémisphère nord de l’arctique à la zone subtropicale introduit en Australie). En général, il trotte à 6 à 13 km/h mais peut foncer à 60 km/h sur de brèves distances. Le Renard a l’habitude de tuer plus qu’il ne lui en faut quand il pénètre dans un poulailler ou un élevage de faisans ou quand les oiseaux ne peuvent fuir. Ce comportement, souvent jugé selon des critères moraux (le Renard serait méchant, cruel, etc.) s’explique probablement par celui des victimes qui ne fuient pas (situation rare dans la nature). C’est pourquoi le Renard n’aurait pas une réaction adéquate. Si quelques proies sont tuées en trop, le Renard les cache et se souvient fort bien de l’emplacement où il les a mises, il s’agit là d’une adaptation à l’irrégularité des ressources alimentaires.